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aux pieds de madame l'admirale, la priant de vouloir garder son mary d'y aller, parce qu'elle étoit bien as* suree que s'il alloit une fois à Pftris, il n'en reviendroit jamais, et si seroit cause de la mort de plus de dix mil hommes après luy. Entendu de la bouché d'un, qui l'a vû et ouy.
Le jour que la reyne de Navarre arriva à Blois, le Roy et la Reyne mere, qui la fit empoisonner par René (0; son parfumeur luy firent tant de caresses,
f 0 empoisonner par René. Nous croyoit* devoir citer ici diveff auteurs contemporains, sur la mort de la reine de Navarre* D9Aubi­gné ( tom. a , liv. 1 , chap, ti ) dit : « La reine de Navarre travail-« lant 4 Paris aux préparatifs des nôces, ae trouva prise d'an* fièvre « à laquelle elle ne résista que quatre jours. Sa mort, causée sana « dissimuler par une poison que des gants de senteur communique* « rent au cerveau, façon d'un messer René, florentin, exécrable de-« puis, mesmes aux ennemis de cette princesse, qui, proche de sa
n fin, dicta son testament......Ainsi mourut cette Roine, n'ayant de
m femme que le sexe ; l'ame entiere aux choses viriles, l'esprit pub» * sant aux grandes affaires, le cœur invincible aux adversités. »
On lit dans le Recueil des choses mémorables, de Jean de Serres : « Au commencement de may, le Roy pria la roine de Navarre d'aller m à Paris, afin de pourvoir à ce qui seroit nécessaire pour les nôces m ( de son fils le prince de Navarre ). Elle y arriva le quinzième m avril, et le quatre de juin tomba malade au lict d'une fièvre Corni­es nue, causée, disoit - on, d'un mal de pouhnon,oà de long-temps s'é» m toietit formés quelques apostemes, lesquels émeus et irrités per les m grandes chaleurs d'alors, et d'un travail extraordinaire qu'elle m print, lui enflammèrent cette fièvre, dont elle mourut cinq jours m après, au grand deuil de tous ses serviteurs. Trois jours après m s'être allictée, elle fit, d'esprit fort rassis, un testament vrayment
« chrestien........Elle étoit âgée de quarante-quatre ans, et mourut
« ie 9 de juin. Aucuns ont assuré qu'elle fut empoisonnée par l'odeur m de quelques gants parfumés; mais afin d'oster toute opinion de cela, m -eUe fut ouverte avec toute diligence et curiosité par plusieurs doctes « médecins et chirurgiens experts, qui lui trouverent toutes Ies par-m ties -nobles fort belles et entieres, hormis les poulqidns, interessez « du côté droit, où s'étoit engendré une durcfé extmdtdinaire ef
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